Que la vie était belle quand j'étais petit,
on me choyait, toujours on me dorlotait,
on me préparait amoureusement mon lit,
et quand je me couchais on me bordait.
Je pouvais en ce temps gambader dehors,
on jouait avec moi même dans la maison.
J'étais alors pour la famille le trésor.
Puis un matin, il y eut une grande agitation.
La voiture fut chargée à ras bord de valises
car pour la première fois de ma vie nous allions partir en vacances.
Ce fut pour moi une véritable surprise,
je n'était jamais partit plus loin que quelques heures d'errance.
Alors on m'installa comme on put à l'arrière
et nous partîmes pour l'aventure.
Mais très vite je suffoquais par manque d'air,
il faisait trop chaud dans la voiture.
Après plusieurs heures de route,
on s’arrêta pour faire une pause,
sur une aire déserte d'autoroute.
Mais il se passa quelque chose.
Ma famille les larmes aux yeux
m'ont attaché avec une corde à un gros banc,
et sont repartis sans un adieux.
Je n'ai pas compris, j’étais gentil pourtant.
Aujourd'hui je vis contre mon gré dans une cage.
Hier juste avant qu'ils emmènent le vieux danois,
il m'a dit, « écoute petit, je vais te dire un vieil adage.
-les humains, ils t'aiment tant que tu ne grandit pas. »
Il paraît qu'ici, si personne ne t'adopte
au bout d'un moment ils t'emmènent pour te piquer,
pas pour notre bien comme ils le radotent,
mais pour faire de nous des fourrures bon marché.