J'ai pu avoir la permission
de vous conter ma version.
Cela c'est passé un soir d'automne
où dans la brume les sons résonnent,
et pourtant, pas un chuchotement, pas un bruit,
ne se faisait entendre jusqu'à ce que retentisse un cri.
Occupé à récolter des graines de tourments
je n'ai nullement prêté attention à ce hurlement.
Bien trop absorbé par les fantômes
qui par ce temps mettent à nu leurs âmes.
C'est au détour d'un bosquet
que j'ai aperçut le tourniquet.
Au bas de celui-ci, il y avait une fille en pleurs
qui portait sur ses épaules un grand malheur.
Je me suis approché en m’annonçant,
et lui demanda quel était sont abattement.
Elle me raconta qu'elle était allé avec son fiancé
dans un parc pour y flâner et puis pique-niquer.
Il y avait, caché derrière d'épais buissons ce vieux jeu défraîchit
sur lequel elle s'était assise pour que son amant lui donne le tournis.
Mais bien qu'avec précaution il lança le manège,
celui-ci s'emballa, et lui donna vite le vertige.
Il accéléra et accéléra tant et bien
qu'elle se retrouva projetée au loin.
Mais en ouvrant les yeux,
il n'y avait plus son amoureux,
et elle était dans le brouillard
dans cet endroit si bizarre.
Je lui ai expliqué avec douceur qu'elle se trouvait au pays des ombres,
là où les spectres aux âmes perdues se retrouvent en grand nombres,
mais qu'elle n'avait absolument rien à craindre,
car aux vivants ils ne pouvaient pas s'en prendre.
Et étant le gardien de ce monde, récolteur de leurs tourments,
j’étais le plus qualifié pour pouvoir remédier à son déplacement.
Je la fis reprendre place sur cette vieille roue de bois,
ais plongé en son cœur pour sentir quel était ses lois.
Alors, d'un geste au dessus de cette machine ronde,
je l'ai renvoyée par delà l'éther dans son monde.
On m'a dit qu'elle était bien rentrée,
c'est pour cela que j'ai pus vous en parler.
(musique : sonate Haendel )